Alimentation. Aviculteur, c’est un métier

Les acheteurs au service de la restauration publique ou privée, ignorent souvent que les produits qu’ils recherchent, sont produits à deux pas de chez eux. Ils en ont eu une belle preuve en se rendant, la semaine dernière, chez Olivier Le Gal, éleveur de poules pondeuses à Moustoir-Ac.

Breizh Alim est un projet territorial breton qui a pour ambition d’inciter les décideurs de la restauration collective, à acheter près de chez eux. Porté par l’État, la Région, la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, il vise par la même occasion à mettre en lumière l’excellence des producteurs locaux et dans la foulée à leur offrir de nouveaux débouchés, dans les secteurs laitier, porcin et avicole.

100 millions d’oeufs par an

En droite ligne de cette ambition, la semaine dernière, une quarantaine de responsables d’achat se sont retrouvés chez Olivier Le Gal, à Kerevehel, en Moustoir Ac. Producteur d’oeufs, l’homme ne fait pas dans la demi-mesure, le moins que l’on puisse dire. Jugez plutôt : sur ses terres, il élève pas moins de 400.000 poules qui, chaque année, produisent environ 100 millions d’oeufs. Ce gigantisme parfaitement assumé, n’empêche pas Olivier Le Gal de garder les pieds sur terre et de vivre avec son époque. « Ce n’est pas hasard que nous avons choisi la ferme de Kerevehel » soulignent les organisateurs de cette journée. « Olivier Le Gal a cet avantage de produire à la fois des oeufs standards en provenance de poules élevées en cage et des oeufs produits par des poules qui vivent en plein air. De plus, il s’oriente maintenant vers la production bio ». Autres intérêts : Olivier Le Gal fabrique lui-même ses aliments et conditionne sur place sa production. Entrepreneur dans l’âme, Olivier Le Gal a aussi créé une casserie bien utile pour commercialiser les ovoproduits.

Le bien-être animal

Lors de cette journée, les hôtes d’Olivier Le Gal ont été invités à visiter – événement rare – le poulailler qui abrite les 30.000 poules qui peuvent, à l’envi, sortir et profiter du bon air de Kerevehel. « Sauf quand la grippe aviaire menace et que nous sommes contraints d’enfermer nos animaux pour éviter toute contagion. Mais dans ce cas-là, nous avons un plan B : c’est notre ” jardin d’hiver ” à nous qui permet à nos poules de ne pas rester confinées dans le poulailler sans pour autant être en contact direct avec l’extérieur » « Tous nos élevages adhèrent à la charte sanitaire et respectent les normes bien-être animale » a aussi insisté l’éleveur qui préfère les probiotiques aux antibiotiques. Ces efforts, en faveur d’une alimentation de qualité, suffiront-ils à convaincre les acteurs de la restauration collective, présents à Moustoir-Ac de jouer désormais la carte des circuits courts au profit des producteurs du cru ? L’avenir le dira. Mais ce dont on est déjà sûr, c’est que les participants à cette journée ont appris qu’élever des poules pondeuses, c’était un métier. Et que les oeufs, qu’ils soient durs ou sur le plat, ne tombent pas du ciel…

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/morbihan/pontivy/alimentation-aviculteur-c-est-un-metier-14-11-2017-11740300.php#pukrWx4JAMZZZ4WA.99

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