Agriculture : la FNSEA dénonce l’inaction de l’État face à l’agri-bashing

La FNSEA de Loire-Atlantique a organisé une rencontre avec le nouveau préfet, fin 2018 au nord de Nantes, pour dénoncer le phénomène grandissant d’agri-bashing.

Au centre, Mickaël Trichet, président de la FNSEA 44, expose la colère du monde agricole au préfet des Pays de Loire Claude d’Harcourt.

Mickaël Trichet, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles de Loire-Atlantique (FNSEA 44), n’avait pas choisi le lieu de rendez-vous par hasard, pour sa première rencontre avec le nouveau préfet des Pays de Loire, Claude d’Harcourt, en décembre 2018.

C’est en effet sur l’exploitation de Bruno et Magaly Bioret, à Nort-sur-Erdre, au nord de Nantes (Loire-Alantique) que celle-ci s’est déroulée : un lieu évident, pour dénoncer le dénigrement du monde agricole (ou « agri-bashing » en anglais) incessant et grandissant dont se sentent victimes un grand nombre d’agriculteurs « conventionnels » ces dernières années en France.

« C’était soit une réunion, soit une manifestation »

Mickaël Trichet :

Ce n’était pas une réunion de complaisance. En fait, on a donné le choix au préfet : c’était soit cette réunion ici à Nort, soit une manifestation organisée le samedi suivant devant la préfecture à Nantes… »

Claude d’Harcourt ayant accepté l’ « invitation », les représentants de la FNSEA 44 ont pu s’entretenir plus de trois heures avec lui, sur les sujets qui leur tenaient le plus à cœur : « l’inaction de l’État » face à l’agri-bashing d’une part, et leurs craintes quant au devenir des ordonnances issues des États généraux de l’Alimentation, ouverts en août 2017 entre les différents acteurs de ce secteur (agriculteurs, Grande distribution, transformateurs…).

« On écoute tout le monde sauf les agriculteurs »

Concernant l’agri-bashing, Mickaël Trichet reprend le message général de la FNSEA, qui dénonce l’éviction de la fédération agricole de débats qui la concernaient de près. « Il y a eu une succession de dossiers comme ça : sur le glyphosate, sur Greenpeace qui se permet de dénoncer nominativement les fermes usines », cite-t-il notamment.

Sur les questions touchant à l’agriculture au niveau de l’État, on écoute tout le monde, sauf les agriculteurs ! »

Mickaël Trichet reprend :

Ce qu’on reproche à l’État, c’est : comment en est-on arrivé là ? Il n’y a plus de débat scientifique sur la question, ou alors, il n’est pas audible. »

L214 et Greenpeace dans le viseur

La FNSEA estime aussi : « Quand L214 envoie ses troupes pour casser ou insulter des agriculteurs, y a-t-il un rappel à l’ordre de l’État ? Non ! On a demandé au préfet que ce soit fait aussi pour Greenpeace quand l’association dérape. Mais leurs informations venaient directement du Ministère de la transition écologique et solidaire ! On a vraiment l’impression que l’État nous lâche en pâture à ces associations ».

Pour autant, Mickaël Trichet assure que sa fédération n’est pas réfractaire à une évolution :

On le sait, qu’on doit sortir de la chimie. Mais quelles sont les solutions alternatives ? Zéro ! Ce que les gens ne savent pas, non plus, c’est que sans traitement, on va voir une prolifération de plantes comme le datura, par exemple : c’est une plante toxique envahissante et dangereuse (lire ICI un éclairage sur le sujet apportée lors d’une question à l’Assemblée nationale en 2012). Concernant la problématique de l’équilibre alimentaire, il s’agit de réussir à en parler sans rentrer dans le militantisme. On a tiré la sonnette d’alarme : l’État doit veiller au respect des différents corps de métiers. »

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