50 000 poules plein air à Mauron

Rentrée des classes ce mardi 3 octobre pour les 50 000 nouvelles #poules #pondeuses de la SCEA du Bois Jagut, dont les œufs seront désormais commercialisés “#PleinAir”. S’approchant de la fin de leur contrat et conscients de l’évolution de la demande, Martine et Patrick Hervault ont décidé de “sauter le pas”.

C’est l’aboutissement d’un projet engagé il y a un an, suite au Space 2016, qui était présenté au public ce vendredi 29 septembre chez Martine et Patrick Hervault au Bois Jagut à Mauron (56). Des dizaines de visiteurs se sont succédé dans les allées des volières flambant neuves, fraîchement installées sur le site.

Comme le rappelle Patrick Hervault, l’atelier volaille n’en est pas à sa première métamorphose. L’activité est mise en place au début des années 80 pour diversifier la production sur la ferme laitière familiale : “Je me suis installé en 1982 avec 15 000 pondeuses en cage et ramassage des œufs à la main” . En 2001, l’effectif atteint un maximum de 60 000 poules qui sera réduit à 50 000 avec la mise aux normes bien-être en 2010. Les nouvelles cages tout juste amorties, les exploitants pensaient alors pouvoir “souffler sur le plan financier”, mais les nouvelles tendances du marché et leur intérêt pour le plein air ont poussé le couple à “franchir le pas” avant l’installation de leur fils Adrien, qui suit actuellement un BTS productions animales.

Transformation de deux bâtiments

La ligne directrice du projet était clairement définie dès le départ : “L’objectif premier était de garder l’effectif de 50 000 animaux”. Pour le satisfaire, le bâtiment pondeuses passe de 50 000 à 28 000 pondeuses et le bâtiment poulet de chair est transformé et agrandi pour accueillir 22 000 poules. Autour des bâtiments, 11 ha de bois et 9 ha de prairies assurent un parcours simple d’accès aux animaux. “On se lance dans quelque chose de nouveau, mais les bâtiments déjà en place et la proximité immédiate d’un bois nous ont permis de finaliser le projet plus rapidement”.

Six mois de chantier… et six mois de participation intense de la famille Hervault aux travaux de démolition, de préparation des sols et de terrassement, ont permis de “réduire les coûts à 21,30 euros par poule, soit un gain de 30 000 euros environ”.

Une mutation pour répondre à la demande des consommateurs

Les Hervault font office de pionniers dans la région : “C’est un grand changement, et on fait partie des premiers”. C’est une vaste mutation qui s’opère dans les élevages avicoles pour faire face aux échéances fixées par la grande distribution qui ne veut plus commercialiser d’œufs issus de poules en cage à échéance 2022.

Le métier de Martine, jusque là en charge de l’atelier pondeuses sur l’exploitation, va fortement évoluer. “Avant on ramassait les œufs”, mais aujourd’hui il faudra “plus de surveillance, plus d’analyse du comportement”. L’aliment (Sanders) et la génétique (Novoponte) restent les mêmes, tandis que la codification “plein air” conforte la SCEA du Bois Jagut dans un contexte de transition sur fond de controverse autour des poules en cages.

L’investissement sera amorti sur huit ans, au moment du départ en retraite de Patrick et Martine. L’arrivée des nouvelles poules est prévue pour ce mardi 3 octobre. Le couple, qui emploie aujourd’hui trois salariés, exploite 230 hectares de SAU et produit 1,2 million de litres de lait par an auxquels s’ajoutent donc l’atelier pondeuses et une activité de maraîchage.

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