VIDEO. Doux : la FNSEA soutient l’offre de LDC.

Le syndicat agricole majoritaire soutient l’offre de reprise partielle du volailler breton Doux par le consortium emmené par l’industriel français LDC. Jean-Michel Schaeffer, président de la Confédération française de l’aviculture (CFA), section spécialisée de la FNSEA, espère un nouvel élan pour la filière avicole française.

Jean-Michel Schaeffer, président de la Confédération française de l’aviculture (CFA), section spécialisée de la FNSEA, se déclare favorable à la solution française de reprise du volailler breton Doux par le consortium emmené par l’industriel LDC. Sans pour autant écarter d’un revers de la main l’offre concurrente du volailler ukrainien MHP.

Comment réagissez-vous aux offres de reprise du groupe volailler Doux ?

On se réjouit de l’offre concertée française ainsi que de la mobilisation de l’État et des collectivités locales.

C’est un dossier stratégique pour l’ensemble de la filière volaille française, au vu des tonnages qui sont en jeu. On reste très vigilants sur l’avenir des éleveurs.

D’un côté l’offre de LDC, de l’autre celle de l’Ukrainien MHP. Avez-vous une préférence ?

L’offre coordonnée française est plus précise, donne plus d’assurances sur l’avenir des éleveurs.

Elle permet de garder en France la marque Doux, qui est une marque forte et réputée sur le marché international.

D’un autre côté, on ne peut pas clouer au pilori l’offre ukrainienne. Ce n’est pas rien de vouloir investir dans un abattoir et dans la production.

L’offre ukrainienne ne porte-t-elle pas le danger d’un accroissement des importations de poulets en France ?

L’Union européenne importe chaque année entre 850 000 et 900 000 tonnes de poulets en provenance des pays tiers et principalement en provenance de trois pays : le Brésil, la Thaïlande et l’Ukraine.

Si l’accord commercial avec le Mercosur est signé ce sont 90 000 t qui vont s’ajouter à ces importations.

L’Union européenne importe près de l’équivalent de la production française de poulets. C’est énorme !

L’Ukrainien MHP contourne les barrières douanières européennes en exploitant une faille juridique : il importe dans son usine des Pays-Bas des pièces entières de volailles, sans droit de douane, avant de les découper sous forme d’ailes et de filets ensuite réexpédiés à travers l’Europe.

On s’interroge sur ce comportement.

Y a-t-il encore de la place en France pour le poulet export ?

Dans le plan de reprise, on ne sait pas ce qui va continuer à être exporté, ni à quel rythme. Doux opère une montée en gamme avec son poulet export haut de gamme “fitlife” nourri aux graines de lin et riche en oméga-3. On ne fait pas une croix sur ce marché, si on peut construire un schéma valorisant.

 

Le plan de sauvetage de Doux va-t-il redynamiser la filière avicole française ?

Lors des États généraux de l’alimentation, la filière avicole française a défini trois axes forts pour son contrat de filière. Un, reconquérir le marché français, surtout le maillon faible de la restauration hors domicile.

Deux, réaliser une montée en gamme de la production. Trois, garder une capacité à exporter.

Le dernier plan de compétitivité en élevage (PCAE) a lancé une dynamique d’investissements dans le parc de poulaillers. La récente reprise des abattoirs de Sofiprotéol en Bretagne par LDC a aussi suscité une dynamique d’investissements dans les usines.

 Les offres qui sont sur la table du tribunal de commerce de Rennes consolident cette dynamique.

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