Ploërmel. D’Aucy annonce la fin de l’oeuf en cage

Le consommateur ne veut plus d’oeuf de poules en cage. Le groupe d’Aucy accompagne ses producteurs pour passer à 100 % d’élevages alternatifs.

La demande des consommateurs et le combat des associations pour le bien-être animal conduisent à une chute des ventes d’oeufs de poules élevées en cage. Depuis quinze ans, c’est l’essor du marché des oeufs issus d’élevages alternatifs (poules élevées en plein air, en plein air bio, au sol ou plein air Label rouge). Pour peser aujourd’hui jusqu’à 38% des ventes.

De nombreuses enseignes se sont détournées des oeufs produits en cage. Pour le groupe coopératif breton d’aucy, où les oeufs représentent 13% du chiffre d’affaires, soit 172 millions d’euros, la tendance est la même. Sous sa marque Cocotine, d’aucy fournit des produits à base d’oeuf tant à la grande distribution qu’aux chaînes de restauration ou à l’industrie agroalimentaire.

« Laisser du temps »

« Ce mouvement va s’accélérer. Il est irréversible. Notre démarche est réfléchie depuis plusieurs mois. Nous nous adaptons dès aujourd’hui à cette évolution de fond avec nos adhérents agriculteurs, en les accompagnant pour passer d’ici à 2025 à 100 % d’oeufs issus d’élevages alternatifs. Certains de nos clients ont pris des engagements dans ce sens », annonce Vincent Lecouffe, directeur de la branche oeuf.

Le passage à ce nouveau système de production est un défi de taille, qui suppose du temps et des investissements. Pourtant, les producteurs avaient déjà dû mettre la main à la poche, en 2012, pour adapter leurs exploitations aux normes européennes en augmentant la taille de leurs cages.

« Chaque éleveur s’est endetté, en moyenne, de 2,5 millions d’euros pour répondre à cette obligation réglementaire et de marché. Nous prévoyons de rembourser ces emprunts d’ici à 2025. Mais il serait impossible pour nous de le faire avant, sauf à mettre la clé sous la porte. Nous actons le fait qu’en 2025, il ne faut plus d’oeuf issu de poules élevées en cage. Mais il est important de nous laisser du temps pour le faire », explique David Joubier, éleveur et président du groupement de producteurs d’oeufs de d’aucy. Les contrats pluriannuels passés entre le groupe et ses éleveurs permettront également de sécuriser les budgets prévisionnels et les banquiers.

« Du cas par cas »

La conversion des élevages doit également prendre aussi en compte les possibilités offertes par l’environnement des exploitations. Car pour certains producteurs, le développement foncier à proximité de leur exploitation est impossible. Passer 30 000 poules au plein air suppose de dénicher 12 ha.

« C’est pourquoi, nous intervenons, au cas par cas, auprès de nos vingt-neuf adhérents agriculteurs concernés. Nous ne voulons laisser personne sur la route. On y travaille. Et le temps est l’élément clé. Nos clients l’entendent car ils savent que nous travaillons aussi pour eux », conclut Vincent Lecouffe.

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