Ovocom dans le télégramme!

OVOCOM.

L’oeuf, son fonds de commerce

C’est un business peu connu, mais pourtant très important en Bretagne. Depuis dix-sept ans, la société Ovocom, basée à Pedernec, fait du négoce d’oeufs coquilles, en France et en Europe. Elle devrait réaliser près de 15M€ de chiffre d’affaires en 2017. Son président Patrick Jouault s’apprête à transmettre en douceur son entreprise à son associée, Valérie Tranvouez.

 

De gauche à droite, l’équipe d’Ovocom : Patrick Jouault, le président ; Valérie Tranvouez, nouvelle directrice générale, Camille Broudic, webmaster et Marylène Daniel, assistante administrative. © Le Télégramme

C’est un business peu connu ! Ovocom, à Pédernec, fait partie des principaux bureaux de négoce d’oeufs coquilles en France, indépendants bien sûr. Cette société de quatre personnes qui travaille avec des éleveurs costarmoricains, sait aussi être réactive et opportuniste quand des crises touchent l’Europe et parfois même les États-Unis.

Elle affiche un chiffre d’affaires de près de 15 M€ pour 2017. Pourtant, la société Ovocom se met rarement en avant. Son nom n’est même pas affiché au fronton de son bâtiment, situé dans la zone d’activités de Maudez, à Pédernec. Dans le local partagé avec une autre entreprise, Patrick Jouault, le président de la SAS et Valérie Tranvouez, nommée tout récemment directrice générale, achètent et vendent des oeufs quotidiennement : 250 millions d’oeufs pour 2017, l’équivalent de la production d’un million de poules. Ovocom est ce que l’on appelle un bureau de négoce pur, parmi les principaux en France. Son implantation en Bretagne n’est pas due au hasard ! « La Bretagne est la première région de France en production d’oeufs. Le savoir-faire et l’expertise sont ici », expliquent les deux dirigeants, dans le métier depuis les années 1990.

À destination des casseries et centres de conditionnement


Ces derniers se fournissent auprès d’une vingtaine d’éleveurs réguliers en oeufs de code 3, code où la production est la plus forte (NDLR : le code 3 correspond à un élevage de poules pondeuses en cages aménagées). « Nos oeufs non calibrés sont adressés directement à des centres de conditionnement et des casseries, un peu partout en France », résument-ils. Pour les néophytes, dans les centres de conditionnement, on calibre les oeufs et on les met en boîtes à destination de la grande distribution. Dans les casseries, on transforme l’oeuf entier, le jaune ou le blanc sous forme de poudre ou de liquide ; ses ovoproduits sont destinés aux industriels de la biscuiterie, de la salaison et des pâtes alimentaires.

Tout un univers bien méconnu du grand public !

Présente à l’export


« 75 % de notre activité est assurée par des relations régulières et le reste est lié au trading », précisent-ils. La société Ovocom exporte partout en Europe : Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas… Et parfois aux États-Unis. Les crises sanitaires peuvent devenir des opportunités. « En 2015, les États-Unis ont subi une grosse crise de grippe aviaire. Ils sont venus aspirer la production européenne. Nous sommes une petite structure, très réactive », font-ils remarquer. La crise du Fipronil qui a touché les Pays-Bas, l’Allemagne et la Belgique cet été, a eu pour effet une hausse du prix habituel des oeufs depuis septembre. « On atteint un pic, on frise les 2 € du kilo », note Patrick Jouault, en véritable « passionné ». La demande française et européenne a augmenté en code 3 car la production qui a l’inconvénient d’être en cages assure une sécurité alimentaire aux consommateurs. » La société Ovocom se veut au service de la filière et des éleveurs du code 3. Dans les deux années à venir, elle envisage tout de même de se développer sur des oeufs de codes 1 et 2 (produits par des poules en plein air et au sol dans des bâtiments fermés).

Une transmission en douceur


Cette expertise étonnante, Patrick Jouault la partage sur un site internet qui compte près de 2.000 visiteurs par semaine, parmi eux des étrangers. « On diffuse une information alternative qui intéresse la filière. On constate des pics de consultation lors d’événements comme le Fipronil ou lors de la parution de notre avis sur le marché de l’oeuf », souligne Patrick Jouault dont le site internet est devenu le nouveau dada. Le fondateur d’Ovocom, âgé de 62 ans, s’apprête d’ailleurs à transmettre l’entreprise en douceur à son associée Valérie Tranvouez (bientôt actionnaire à 50 %). Mais il reconnaît que « sa vie, c’est l’oeuf ».

© Le Télégramme

 

 

 

 

Imprimer