Les agricultrices moins bien rémunérées

Selon une étude de la MSA publiée ce mois-ci, un demi-million de femmes travaillent dans l’agriculture française. Elles représentent un quart des chefs d’exploitations et gagnent environ 30 % de moins que leurs homologues masculins.

En 2016, elles sont 111 000 cheffes d’exploitation ou d’entreprise agricole, soit 24 % de l’ensemble, une proportion globalement stable depuis plus de dix ans. Si on englobe les coexploitantes, 29 % des exploitations ou entreprises comptent une femme dans son équipe dirigeante.

Une présence plus marquée dans l’agriculture traditionnelle

Les cheffes d’exploitation exercent principalement leur activité dans le secteur de l’élevage de bovins-lait (17 %), les cultures céréalières et industrielles (16,6 %) et les cultures et élevages non spécialisés (12,7 %). De manière générale, les femmes sont présentes dans l’agriculture traditionnelle.

Des revenus professionnels moyens 30 % inférieurs à ceux des hommes

En 2016, lorsqu’elles sont imposées au réel et que les revenus sont connus, les agricultrices disposent d’un revenu professionnel agricole annuel moyen de 9 552 euros, et 30 % inférieur à celui des agriculteurs (13 601 euros). L’écart de revenu est maximal parmi les plus bas et les plus hauts revenus professionnels.

Les femmes chefs d’exploitation sont 41,8 % à bénéficier d’un revenu inférieur à 4 315 euros par an, critère couramment utilisé pour qualifier les situations de grande difficulté. Chez les hommes, cette proportion est de 36,6 %. En revanche, parmi les chefs dont le revenu professionnel moyen est déficitaire, les femmes ont un déficit moyen plus faible que celui des hommes : soit 6 360 euros pour les premières et 7 157 euros pour les seconds.

Les femmes sont à peine un quart à bénéficier de revenus professionnels supérieurs à 1820 SMIC (soit 17 600 euros), contre un tiers des hommes. Dans cette tranche de revenus la plus élevée, les revenus professionnels moyens des femmes sont inférieurs de 8,2 % à ceux des hommes (respectivement 35 761 euros et 38 967 euros).

372 000 femmes salariées dans la production agricole

Le secteur de la production agricole emploie 372 000 femmes, un effectif en baisse de 3,9 % par rapport à 2015. Les salariées de la production agricole sont principalement employées dans la viticulture (36,9 %), les cultures spécialisées (31,1 %), et les cultures et élevages non spécialisés (16,6 %).

Des conditions d’emploi moins favorables pour les femmes salariées

Le recours au contrat à durée déterminée (CDD) occupe une place prépondérante dans l’emploi féminin de la production agricole.

Là aussi, les femmes ont des conditions d’emploi plus précaires que celles des hommes. En CDD (pour 83,1 % des salariées du secteur), la durée moyenne d’un contrat féminin est inférieure de 16,6 % à celle d’un contrat masculin. En revanche, leur rémunération horaire moyenne est supérieure de 1,8 % à celle des hommes. En CDI, les femmes ont des temps de travail inférieurs de 16,3 % en moyenne à ceux des hommes. Elles sont plus souvent à temps partiel, et leurs niveaux de rémunération horaire sont inférieurs de 4,9 % à ceux des hommes. Enfin, les femmes représentent 38 % des salariés saisonniers.

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