Le bien-être animal comme cheval de bataille

En 2013, en pleine crise de l’œuf, Lydie et Cédric Boussin inauguraient un élevage de 6000 pondeuses bio, avec des investissements importants en matière de bien-être animal. Quatre ans plus tard et des projets plein la tête, Lydie estime avoir fait le bon choix.

Vous avez fait le choix du bio en 2013, qu’en pensez-vous aujourd’hui avec le recul ?

Je n’ai aucun regret. L’exploitation se conduit plutôt bien. On doit être un peu plus vigilant, plus observateur, davantage dans le préventif que pour le conventionnel, mais on en est très satisfait.

Vous aviez également beaucoup investi dans le bien-être, un choix précurseur à l’époque ?

Oui, le bien-être animal est mon cheval de bataille. J’y tiens énormément. J’ai d’ailleurs l’habitude de dire que mon poulailler est mon quatrième enfant. Il fait partie de la famille. J’y attache beaucoup d’importance, notamment sur le bien-être des poules. Je leur mets de nombreux jouets, des ballots de luzernes, etc. pour qu’elles se sentent bien.

Constatez-vous les effets de ces conditions liées au bien-être ?

Normalement, je devrais avoir des poules qui ne sont pas déplumées. Mais malheureusement, j’ai quand même des animaux qui arrivent en fin de bande plutôt déplumés. Cependant, elles se piquent quand même un peu moins, elles ont tendance à être moins nerveuses. Mais 6000 pondeuses, cela reste une densité importante. Je n’ai pas vraiment de critères visuels pour mesurer le bien-être.

Êtes-vous satisfaite de vos choix d’équipement ?

Oui, j’étais très satisfaite, même si je sais que ce n’est pas le cas de tous les éleveurs. J’ai eu la chance d’avoir une très bonne équipe de montage, avec qui j’ai gardé de bons contacts. Donc quand j’ai des petits problèmes de maintenance, je contacte bien sûr le SAV, mais je passe toujours un petit coup de fil en plus aux techniciens qui sont venus monter le poulailler, pour me rassurer. Je sais où je vais et ils n’hésitent pas à me dépanner. Après, il y a peut-être des équipements que je serai amenée à changer, mais pas dans l’immédiat.

Avez-vous des projets à venir ?

Oui pleins ! J’ai tout le temps des projets. Dans un premier temps, j’aimerais aménager mon parcours avec des arbres fruitiers pour pouvoir éventuellement faire des produits transformés. J’aimerais aussi arriver à commercialiser l’intégralité des poules de réforme moi-même en les transformant. Cela ne représente pas de gros investissements, ce sont surtout des petits projets. J’ai plein d’idées comme ça !

À l’époque, vous prévoyiez d’intégrer vos céréales dans l’aliment. Est-ce le cas aujourd’hui ?

Cela faisait partie des projets à long terme, sur une dizaine ou une quinzaine d’années. Je ne souhaite pas fabriquer mon aliment moi-même, mais pourquoi pas une incorporation de céréales en partenariat avec mon fournisseur d’aliment.

Quels sont les freins aujourd’hui qui vous empêchent de mettre en place cette intégration ?

Je ne suis pas équipée ni pour stocker, ni pour trier. Cela représenterait un investissement trop important par rapport à l’économie que générerait l’intégration de céréales.

Qu’est-ce qui vous motive à mettre en place cette intégration ?

C’est à la fois pour des raisons économiques et pour une certaine cohérence. J’ai 35 hectares et 6000 pondeuses et j’essaie de faire fonctionner l’exploitation au maximum. Donc sur le plan de la cohérence, ce serait idéal.

Prévoyez-vous d’agrandir votre exploitation ?

Oui, mais pas dans l’immédiat. Je préfère attendre que ma dernière fille entre à l’école.

Lorsque vous vous étiez installé, vous aviez déclaré avoir choisi ce type d’exploitation pour vous permettre d’avoir une vie de famille à côté. Est-ce le cas aujourd’hui ?

Oui ! Notre installation comprend de nombreux automatismes qui permettent de nous libérer du temps le soir. J’ai aussi une équipe de retraités à proximité qui sont parfaitement formés pour pouvoir me remplacer quand j’ai besoin de m’absenter une journée ou deux. On peut donc prévoir des week-ends rallongés.

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