Ils investissent pour ne plus vendre d’œufs de poules élevées en cage

La branche œufs du groupe D’Aucy, dans la région de Ploërmel, vient d’annoncer la fin de l’œuf de poules en cage. L’entreprise dévoleppera son accompagnement auprès des producteurs. Christelle et Sébastien Lequitte en font partie. A Mauron depuis quelques années, leur objectif est d’élever les poules en plein air.

De plus en plus d’enseignes tournent le dos aux oeufs issus de poules élevées en cage. Un mouvement qui s’accentue et semble irréversible.

À tel point que selon différentes échéances, d’ici 10 ans, la quasi-totalité des distributeurs français ne proposeront plus dans leurs rayons des oeufs de consommation pondus par des poules élevées en cages.

À son tour, la branche oeufs de D’Aucy, dans la région de Ploërmel, vient d’annoncer, par la voix de son directeur, Vincent Lecouffe, « nous allons accompagner, à travers notre marque Cocotine, nos producteurs afin qu’ils passent en 2025 à 100 % d’oeufs issus d’élevages alternatifs. »

Un tournant vers des oeufs qui proviennent de poules élevées en plein air, en plein air bio, au sol ou plein air Label Rouge. Une évolution qu’il convient d’anticiper.

Christelle et Sébastien Lequitte, producteurs d’oeufs dans le secteur de Mauron, installés en 2012, y travaillent activement. « Nous sommes conscients des attentes des consommateurs. C’est pourquoi, nous avons décidé de changer notre mode de production. Cependant, il va nous falloir du temps », confie Christelle Lequitte.

Un nouvel investissement important

Pour s’installer, le couple de producteurs a dû faire, « un investissement de 2 millions d’euros dont les échéances se poursuivent jusqu’en 2025 », détaille Sébastien Lequitte.

Les producteurs se dirigent vers un élevage au sol, « qui va nécessiter un nouvel investissement d’un million d’euros. Il est impossible de cumuler les échéances sans risque économique pour notre élevage », complète Christelle Lequitte.

Et la production va diminuer. Avec les nouveaux bâtiments, équipés de jardin d’hiver et de lumière naturelle, pour le bien-être animal, les poules seront moins nombreuses.

Pour ces éleveurs, il est impossible d’envisager une autre solution que l’élevage au sol. « Nous n’avons pas de foncier autour de nos bâtiments », renseignent les producteurs.

En effet, pour un élevage en plein air, il faut compter 4 m2 par poule. Ainsi, pour un élevage de 30 000 poules, il faut pouvoir bénéficier d’un foncier disponible de 12ha.

Chaque cas des 29 adhérents agriculteurs concernés du groupe D’Aucy est donc différent. « Nous les avons tous rencontrés afin de ne laisser personne sur le bord de la route. Avec eux, nous mettons en place un cahier des charges spécifiques Cocotine », explique Daniel Haener, de Cecabroons Ponte qui guide et accompagne les éleveurs dans le choix de la production.

« Un contrat est également établi avec un prix qui est basé sur le prix de revient », informe Daniel Haener.

« Vu les investissements, c’est pour nous une garantie d’avoir un débouché denotre production ainsi qu’une pérennité de notre entreprise familiale. C’est rassurant », conclut Christelle Lequitte.

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