Fortes chaleurs : cultivateurs, viticulteurs et éleveurs inquiets

Les cultures et les animaux de l’Aube commencent sérieusement à souffrir de cet épisode de fortes chaleurs. De plus, le manque de précipitations freine la maturation des cultures.

Malgré les fortes précipitations et inondations du début de l’année, les cultures commencent à souffrir du manque d’eau et des fortes chaleurs de cet été. Certains agriculteurs sont déjà très inquiets sur la maturité de leurs betteraves et espèrent que la campagne commencera plus tard afin de laisser le temps à leurs cultures de grossir. D’ailleurs, ceux qui le peuvent irriguent en ce moment. Car la betterave peut se mettre en veille et repartir dès qu’il y aura de l’eau…

« Il y a des endroits dans l’Aube où s’il ne pleut pas, il n’y aura rien », témoigne Jean-Luc Follot, de la chambre d’agriculture.

Pour le maïs, c’est pareil. Même si les plants ont l’air très hauts et très verts, le fruit ne grossit pas à cause du manque d’eau. Même constat pour le soja et le tournesol. « Le début d’année très humide (près de 650 mm relevés au 15 juin) a rechargé les nappes phréatiques, ce qui a engendré des moissons précoces de bonne qualité et de rendement satisfaisant. Les cultures d’automne ont eu un très bon développement en fin de printemps mais sont en train de prendre de plein fouet le coup de chaud. Il y a des endroits dans l’Aube où s’il ne pleut pas, il n’y aura rien », remarque Jean-Luc Follot, directeur du marché agriculture à la chambre d’agriculture de l’Aube.

Pour lui, il est encore trop tôt pour parler de sécheresse. Il préfère que l’on parle de sécheresse de surface car les nappes phréatiques sont encore bien hautes.

À Luyères, chez Jérémy Ployez, maraîcher, après les inondations du début de l’année et maintenant les fortes chaleurs plus une prolifération d’insectes, la récolte n’est pas à la hauteur des autres années. Les légumes qui poussent en plein champ souffrent de la chaleur et sont brûlés par les rayons du soleil. Soit une perte de près de 50 %.

Des animaux en souffrance

Pour les éleveurs, l’inquiétude est plus que présente. Dans les prés, il n’y a plus rien à manger et les hommes sont obligés d’aller apporter du foin aux vaches. De plus, avec ces fortes chaleurs, il faut que les bêtes soient approvisionnées en eau tout au long de la journée.

À Chavanges, Damien Robert, qui élève 65 vaches laitières, a déjà puisé dans ses réserves pour nourrir ses bêtes. Il a fait installer un brumisateur dans son bâtiment que ces bêtes apprécient lors des traites. Autre souci pour lui, les champs de maïs qu’il exploite pour faire de l’ensilage afin de nourrir les vaches l’hiver. Habituellement, il réalise cette opération en septembre. « Afin de ne pas tout perdre, nous avons ensilé vendredi. Il y a peu de grains mais si on attend, tout sera grillé », ajoute l’éleveur, résigné.

À Charmont-sous-Barbuise, les 250 poules pondeuses de l’EARL du Renvers résistent en puisant dans leurs réserves mais pas sans que Sophie Cuvillier, la propriétaire, ne passe les voir et leur apporte de l’eau toutes les deux heures. Elle a peur que ses poules ne subissent le contrecoup et craint de nombreux décès.

Dans les champs, dans les prés, dans les vignobles ou dans les élevages aubois, hommes et animaux espèrent que la pluie très attendue va enfin tomber.

Et dans les vignes?

Dans les vignobles de la côte des Bar, l’ensoleillement est toujours le bienvenu mais par contre le manque d’eau commence à se faire sentir. Aux Riceys, dans les vignes de Bertrand Jacquinet, malgré les quelques gouttes tombées la semaine dernière, les grains auraient bien besoin d’un peu d’eau pour prendre du poids. «  On a besoin de pluie mais pas trop car les grappes pourraient pourrir avec un excédent d’eau. Pour l’instant, on estime que la récolte sera bonne.  »

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