Ex-site Gad. Cocorette renonce à s’installer

L’annonce ne sera officielle qu’à la rentrée. Mais selon toute vraisemblance, le groupe Cocorette ne s’installera pas sur l’ex-site Gad, à Lampaul-Guimiliau (29). Le poids lourd nordiste de l’œuf a en effet renoncé à y construire un centre de conditionnement. Au grand dam du maire Jean-Marc Puchois.

Contrairement à ce que laisse entendre une rumeur qui enfle à Lampaul-Guimiliau, le groupe Cocorette, poids lourd nordiste de « l’œuf alternatif » (*), n’est pas en proie à la moindre difficulté financière. Ce serait même plutôt le contraire. « Il n’y a ni redressement ni liquidation judiciaire en cours. On poursuit notre développement », assure son P-DG Pascal Lemaire.

Nous avons trouvé des accords locaux et allons travailler en prestation de service (…). C’est moins onéreux. Le centre de conditionnement n’a plus lieu d’être.

Sauf que, contre toute attente, puisque le dossier semblait bouclé, ce développement ne se fera pas à Lampaul. « Nous n’allons finalement pas nous installer sur l’ex-site Gad », lâche-t-il dans la foulée. Son groupe a, en effet, renoncé à acheter la moitié des 60 000 m2 de la friche industrielle et à investir 3 M€ pour y construire un centre de conditionnement. « Nous avons trouvé des accords locaux et allons travailler en prestation de service avec des producteurs qui n’étaient pas occupés à 100 %. C’est moins onéreux. Le centre de conditionnement n’a plus lieu d’être ». La décision ferme et définitive, dixit Pascal Lemaire, pour qui le maire de Lampaul s’est emballé en annonçant la venue de Cocorette dans sa commune, sera officialisée fin septembre.

De nouveau au point mort

 

Près de cinq ans après la fermeture des anciens abattoirs de porcs Louis Gad, qui avait conduit à la suppression de 889 emplois, dont 771 à Lampaul, le dossier est donc de nouveau au point mort. Au grand dam du maire Jean-Marc Puchois, qui tablait sur la création d’une trentaine d’emplois et n’avait pas ménagé ses efforts pour boucler le dossier. « Si Cocorette décide effectivement de ne pas venir, ce sont quatre ans de travail réduits à néant. Dont deux à négocier avec cette société ».

Fin juin, j’ai appris leurs intentions par un message laissé sur mon répondeur. Je devais recevoir une lettre sous 48 h. J’attends toujours.

Le « si » est d’importance. Car officiellement, Cocorette n’a toujours pas fait savoir que sa lettre d’intention était caduque. Un document qui a pourtant convaincu le tribunal de commerce de Rennes d’accepter, en octobre dernier, l’offre de l’Établissement public foncier régional, qui devait ensuite revendre la moitié de la friche à Cocorette. « Depuis, j’étais en contact permanent avec le groupe, ses représentants étaient venus voir le site à deux reprises… Puis il y a eu deux mois de silence radio avant l’été. Et fin juin, j’ai appris leurs intentions par un message laissé sur mon répondeur. Je devais recevoir une lettre sous 48 h. J’attends toujours », soupire Jean-Marc Puchois.

La déconstruction de la partie haute maintenue

 

« C’est vraiment décevant », reprend l’élu, dont la seule satisfaction est de constater que la déconstruction des 30 000 m2 de la partie haute est maintenue. « Elle coûtera plus que les 650 000 € envisagés mais l’État, la Région et la communauté de communes maintiennent leurs engagements », confie-t-il avec soulagement, conscient que ces travaux sont indispensables.

Pour pouvoir se mettre en quête d’un nouveau repreneur, il faut d’abord que le groupe Cocorette nous dise officiellement ce qu’il compte faire.

Pour l’instant Jean-Marc Puchois et son conseil sont dans l’expectative. Ils souhaitent au plus vite repartir sur une commercialisation des locaux de la partie basse, dont il juge l’état plus que correct. « Mais pour pouvoir se mettre en quête d’un nouveau repreneur, il faut d’abord que le groupe Cocorette nous dise officiellement ce qu’il compte faire. Pour nous, jusqu’à preuve du contraire, la lettre d’intention est toujours d’actualité. Et en attendant, on est coincés ».

* 500 producteurs, 800 millions d’œufs bio plein air vendus en France et un chiffre d’affaires de 80 M€ en 2016.

 

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