Envolée des prix. Beurre et oeufs flambent, la biscuiterie surchauffe

L’envolée des prix du beurre et des oeufs a déjà coûté 20 millions d’euros à l’entreprise Pâtisseries Gourmandes. Seule solution pour ce producteur de gâteaux bretons : augmenter les prix.

Avec 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise Pâtisseries Gourmandes, dont le siège se trouve à Loudéac (Côtes-d’Armor), est un poids lourd du secteur des madeleines et des quatre-quarts.

Propriétaire des marques Ker Cadélac et Le Guillou, l’entreprise met, depuis toujours, le beurre au coeur de ses recettes. « Notre spécificité bretonne fait qu’on est ultra-consommateur : plusieurs milliers de tonnes par an », note Mickaël Le Jossec, président du groupe.

L’entreprise subit donc l’envolée des prix de plein fouet. « C’est une crise structurelle qui mettra du temps à se résoudre, s’inquiète-t-il. La matière grasse laitière est passée de 4,40 € le kilo à 7 €, cela se répercute directement sur nos produits. »

Parmi les gâteaux phares de l’entreprise, le quatre-quarts. « Il contient 25 % de beurre, qui a pris entre 3 € et 4 € d’augmentation au kilo. Cela a plus que doublé ! »

Les oeufs aussi…

Pour les madeleines et autres biscuits, même topo. L’alternative consisterait à remplacer le beurre par de la matière grasse végétale.Mais pour le dirigeant, « pas question de nous dévoyer. Nous continuons à utiliser des produits de qualité et bons pour la santé ».

Au-delà du prix, Pâtisseries Gourmandes doit également faire face à la pénurie. « Cela freine la production. Actuellement, nous livrons 5 % de moins que d’habitude. »

Loi des séries pour l’entreprise, à la crise du beurre, s’ajoute celle des oeufs, présents dans toutes ses pâtisseries. « Avec l’histoire du fipronil, le cheptel de poulets a soudain diminué. L’impact est immédiat sur le cours de l’oeuf, qui a doublé. »

Les répercussions sur l’économie de l’entreprise sont sans appel : « Avec l’envolée du prix des matières premières, on arrive à plus de vingt millions d’euros de surcoût sur un an. »

Pour tirer son épingle du jeu, le dirigeant ne voit pas d’autre solution que la hausse des prix de vente en rayons. « Un quatre-quarts de 500 g augmentera de 0,50 centime d’euro, explique-t-il. Le prix sera revu à la baisse le jour où les matières premières seront redevenues abordables. »

Mickaël Le Jossec reste confiant. Après tout, l’entreprise avait déjà été confrontée à ce type de crise en 2008 et 2012.

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