Cap sur l’élevage : les pondeuses en cages aménagées

Ce mois ci, nous avons mis le cap sur un élevage d’oeufs de consommation en cages aménagées (Code 3) : L’élevage avicole Gars en Bley situé à Senven Léhart, petite commune des Côtes d’Armor (22), en Bretagne.

Fabienne et Didier Le Yan, éleveurs de l’élevage avicole GARS EN BLEY

Nous avons rencontré le couple d’éleveurs : Didier et Fabienne Le Yan ont accepté de nous ouvrir leurs portes et nous ont laissé filmer leur élevage. Ils nous ont aussi expliqué leur métier, les raisons pour lesquelles ils ont opté pour ce métier, leur investissement dans les nouvelles normes 2012 et fait part de leurs avis concernant l’actualité de la filière (L’arrêt des oeufs code 3).

Comme vous pourrez le voir dans la vidéo en fin d’article, nos deux éleveurs ont repris l’activité des parents de Fabienne. Ils sont installés depuis plus de 27 ans. Leur élevage contient 2 bâtiments contenant au total 137 000 poules pondeuses élevées en cages aménagées leur permettant de produire environ 130 000 oeufs/jour. L’élevage contient également un atelier de poulettes élevées au sol.

Leur élevage est conforme aux normes de bien être animal de 2012 : les cages contiennent 50 poules chacune et sont équipées de perchoirs, de zones de grattages, de nids…

La vie d’éleveur

Au total, 5 personnes participent au bon fonctionnement de cet élevage : Didier, Fabienne et ses parents, ainsi qu’un employé à temps partiel.
Ils travaillent au centre de tri jusque 12h30 pour, l’après midi, s’occuper du côté administratif de l’élevage ainsi que de la maintenance des machines.
Le travail d’éleveur a évolué en prenant en compte la pénibilité. Ainsi, les ports de charges lourdes sont désormais supprimés et laissés aux machines. Aussi, la maîtrise des résultats techniques s’est largement dévelopée avec des machines telles que l’AVITOUCH, ce qui permet à l’éleveur de passer moins de temps dans les bâtiments d’élevage. Pour finir, la ramasse des oeufs s’effectue à l’aide de bandes roulantes, ce qui permet un travail de tri plus agréable dans un environnement isolé plus lumineux et plus chauffé.

L’oeuf : de la ponte au stockage

Chez eux, et comme dans la majeure partie des élevages de ce type, les oeufs sont collectés sur une bande à oeuf disposée juste en dessous des nids. Cette bande conduit les oeufs sur un transversal, qui les monte au niveau d’une bande roulante. Cette bande roulante, liée au centre de tri et de conditionnement, permet le transfert des oeufs d’un bâtiment à l’autre. Ils arrivent donc dans le centre de tri, 1 ou 2 personnes les réceptionnent afin de trier les oeufs sales, coulants, fêlés et ne conserver que les oeufs intacts.

Lorsque l’oeuf est intact, il va se diriger, toujours à l’aide d’une bande roulante, vers le conditionnement. A ce stade, les oeufs vont être disposés dans les alvéoles, qui sont par la suite empilées par 6. Chaque pile se dirige vers le robot qui a pour mission de palettiser les oeufs. Les commandes peuvent alors être préparées et mises dans le stockage.

 

 

Un passage à l’alternatif possible?


Suite ux annonces des distributeurs d’arrêter la commercialisation des oeufs Code 3, le couple d’éleveurs nous a fait part de leur avis et leurs inquiétudes sur le sujet. Ils ont conscience que cette transition est inévitable, et ne sont évidemment pas contre. Tout le monde a sa place, seulement de leur point de vue, il est exagéré d’interdire les oeufs issus de poules en cages aménagées. Ils souhaiteraient que l’éleveurs et les problématiques auxquelles il doit faire face soient prises en compte : principalement l’amortissement des investissements et le foncier.
Le cas de ces deux éleveurs illustre bien ces problématiques et est loin d’être isolé. Le passage à l’oeuf alternatif semble être dans l’immédiat très compromis : les investissements de 2012 ne sont toujours pas amorti, ce qui freine un éventuel autre investissement ; mais par dessus tout, le problème auquel ils devront faire face est le foncier. L’élevage GARS EN BLEY ne dispose pas de terres disponibles autour de l’exploitation afin de se développer.

Avant de prendre une décision, quelle qu’elle soit, nos deux éleveurs aimeraient une visions un peu plus claires de choses. Ils dénoncent des décisions rapides et des mesures trop floues, qui ne leur permettent pour le moment pas d’étudier le passage à l’oeuf alternatif au long terme.

 

 

 

 

 

 

Merci à Didier et Fabienne de nous avoir accueilli et d’avoir prit le temps de répondre à nos questions.