Agriculture. Les oeufs bio de Loué ont la cote

La demande d’oeufs bio explose. Pour faire face à la demande, les Fermiers de Loué étendent leur zone de production en Mayenne et en Maine-et-Loire.

« Quand les Fermiers de Loué ont lancé il y a trente ans les oeufs de poules élevées en plein air, on les a pris pour des fous !, se souvient Yves de la Fouchardière, directeur de la coopérative. Et aujourd’hui, les oeufs de poules en cage s’apprêtent à disparaître des rayons à l’horizon 2025. »

Le consommateur a parlé : bientôt, plus aucune poule pondeuse ne sera privée de liberté. Et les Fermiers de Loué surfent sur ce marché en mutation. Vingt nouveaux éleveurs ont rejoint les rangs en 2017, et vingt-cinq de plus s’ajouteront en 2018.

Augmenter l’offre

Les oeufs de Loué bénéficient d’une indication géographique protégée (IGP) imposant une provenance depuis la Sarthe, la Mayenne, le nord du Maine-et-Loire, ainsi que des bordures dans certains départements limitrophes. Ils portent en outre le Label rouge, pour 80 % de la production, ou le label bio pour 20 %. « En bio, nous ne répondons qu’à 70 % de la demande, » regrette Yves de la Fouchardière.

Sur 1 100 éleveurs adhérents à Fermiers de Loué, 250 produisent des oeufs dont 220 en Sarthe et trente en Mayenne (sur 2 800 élevages de poules en France). Pour augmenter la production, la coopérative a donc décidé d’explorer de nouvelles zones de son aire géographique, en particulier l’est du Maine-et-Loire et l’ouest de la Mayenne.

À Vernoil-le-Fourrier, le premier bâtiment dédié à la production d’oeufs bio de Loué du Maine-et-Loire accueillera fin février ses 6 000 poules. Depuis leur abri, les volailles auront accès à un champ de cinq hectares pour prendre l’air, se dégourdir les pattes, gratter la terre, bref laisser s’exprimer leur comportement naturel. Le label bio exige un élevage en plein air.

250 000 € d’investissement

Christophe et Sandrine Marquis, en agriculture biologique comme l’étaient leurs parents, ont investi 250 000 € dans ce bâtiment. Sandrine s’y consacrera à temps plein, en particulier pour le ramassage des oeufs sept jours sur sept. L’activité générera un salaire équivalent au Smic.

« Notre exploitation comptait jusqu’à présent 140 ha de céréales, prairies et maraîchage, ainsi qu’une cinquantaine de boeufs de race salers, explique le couple. Nous y travaillons à trois personnes et demie, mais sans l’opportunité de ce poulailler, un emploi risquait de disparaître. C’est sécurisant pour l’avenir de notre métier. »

Les Fermiers de Loué projettent de créer une cinquantaine de poulaillers dans ce secteur dans les dix prochaines années.

La France est le premier producteur d’oeufs en Europe. Sur une moyenne de 220 oeufs consommés par an et par Français (au-dessus de la moyenne européenne), les oeufs en coquille (par opposition aux oeufs entrant dans la composition de produits préparés, tels les biscuits) représentent 45 % de la consommation globale.

La production d’oeufs bio est passée de 600 millions à 2,7 milliards d’unités de 2011 à 2016. Les oeufs bio atteignent aujourd’hui 14 % de part du marché français en nombre et 23 % en chiffre d’affaires.

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