Abattoir Socavol. Obtenir un délai pour trouver des alternatives

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Les salariés de l’abattoir de volailles Socavol, à Saint-Brandan, près de Quintin, sauront en principe demain à quelle sauce ils vont être mangés… En attendant la décision du tribunal de commerce, ils manifestaient devant leur usine hier dès 8 h. Les chaînes étaient à l’arrêt, faute d’approvisionnement. « L’activité est en dents de scie. On a eu cet été des périodes de forte production, et d’autres où les cadences étaient volontairement ralenties pour nous permettre de faire nos heures malgré la faiblesse des apports » expliquaient-ils.

L’entreprise fondée en 1963 est aujourd’hui spécialisée dans l’abattage de poules pondeuses réformées, destinées à l’export. Mais ces volailles à bas prix font défaut aujourd’hui, car elles sont rachetées par la Belgique et les Pays-Bas, où la crise sanitaire des oeufs contaminés au Fipronil a entraîné d’importants abattages. « Vendredi, le directeur Christophe Thébault nous a annoncé que de son point de vue la liquidation était imminente » rapportent des salariés.

Eux non plus, n’y croient plus, malgré les coûteuses rénovations et mises aux normes de l’usine ces dernières années. Ils sont persuadés que « le propriétaire, un entrepreneur du Bénin, mise tout sur les Volailles du Poher, à Carhaix (29), qui lui appartiennent aussi ».

Il est urgent d’attendre…

 

Le député Marc Le Fur, le maire de la commune Fabrice Le Hégarat, Ronan Kerdraon, vice-président de Saint-Brieuc Agglomération, dont Saint-Brandan est membre, sont venus hier matin montrer leur solidarité au personnel, étudier la situation, et marteler que : « Tout n’est pas perdu. Des solutions existent. Il faut trouver d’autres organisations de travail, d’autres productions, obtenir une prolongation, voire une reprise d’activité ». Mais le directeur ne s’est pas présenté à la réunion au cours de laquelle ce point de vue a été développé. Les représentants du personnel prendront la parole demain au tribunal pour demander des délais. « À 50 ans passés en moyenne, où est-ce qu’on va trouver du boulot par ici ? », s’interrogent-ils, échaudés par deux vagues de licenciement précédentes.

© Le Télégramme

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